Depuis début 2020, le monde de l’industrie connaît une crise sans précédent. Elle concerne les difficultés d’approvisionnement des composants électroniques, semi-conducteurs, servant à la fabrication des puces électroniques et touche le monde entier.
Malgré un carnet de commandes bien rempli, de nombreuses entreprises se voient amenées à réduire, voire dans certains cas à cesser leur activité.
Mais où en est-on aujourd’hui ? Peut-on entrevoir le bout du tunnel ? On fait le point.
Comment expliquer cette crise ? De nombreux facteurs entrent en jeu. La crise sanitaire du Covid-19 en premier lieu. Les unités de production ont connu une baisse de régime mais la demande d’objets électroniques, elle, a augmenté pendant les confinements successifs.
Les télétravailleurs ayant besoin d’être mieux équipés, ont contribué également à cette hausse. Les fournisseurs qui sont, pour la plupart, situés en Asie n’ont pas pu faire face à la demande
Les restrictions commerciales imposées à la Chine par les États-Unis, l’échouage du porte-conteneurs Ever Given dans le canal de Suez en mars 2021 ou encore l’invasion russe en Ukraine en février 2022 ont engendré des difficultés supplémentaires dans l’accès à des matières premières essentielles et l’acheminement des semi-conducteurs, tout cela entraînant une hausse des prix.
De nombreux secteurs sont impacté par cette crise, notamment les constructeurs automobiles.
Pas étonnant quand on sait qu’il faut plus de 1 000 puces électroniques pour fabriquer un véhicule thermique, et bien plus encore plus pour un véhicule hybride ou électrique.
De nombreuses chaînes de production ont dû être mises à l’arrêt. À titre d’exemple le leader mondial Toyota a réduit de 40% sa production. La crise touche également les secteurs de l’électroménager, de la téléphonie ou des jeux vidéo, et bien d’autres encore.
Cette pénurie engendre un allongement des délais de livraison. Autre conséquence : la rareté des matières premières et autre produit essentiel induit une inflation et une flambée des coûts de transport.
Selon les experts, il faut se résigner à l’attente et prendre patience ! Un retour à la normal ne peut être que progressif, il prendra des mois et ne pourra voir le jour qu’à partir de 2023 ! Il sera dépendant de la reprise de la production en Asie, qui est très progressif au vu des confinements à répétition des unités de production chinoises.
Cette crise met en évidence la dépendance de l’UE vis-à-vis des pays asiatiques. Pour retrouver une certaine autonomie, l’Union Européenne va devoir augmenter la capacité des usines et investir massivement dans une production de semi-conducteurs.