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Où en sommes-nous de la réindustrialisation ?

Nous voulons des emplois, du pouvoir d’achat et ne plus être dépendants de l’Asie ou de l’Amérique pour produire nos besoins essentiels.

Mais, dans le même temps, pas question de laisser construire une usine trop près de chez moi ! Et encore moins d’encourager ma progéniture vers cette filière trop méconnue du grand public.

La bataille culturelle pour la réindustrialisation n’est pas encore «totalement gagnée», a  reconnu Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance le 5 août dernier sur la radio France Inter.

Une accélération avec le pied sur le frein

Si de nombreux signaux positifs sont encourageants, les freins sont encore nombreux. Comme pour la Brioche Dorée qui a renoncé en mai dernier à construire son nouveau site de production en Ile-et-Vilaine après des années de procédures contre les réglementations de toute sortes.

Ajouté à cela un groupe écologiste local et c’est finalement à l’étranger que l’usine sera construite selon les dirigeants du groupe BRIDOR. Nous voulons acheter en France mais nous ne voulons pas les usines pour les fabriquer. Une situation bien gauloise digne d’un scénario pour le prochain Astérix.

Nous voulons acheter en France mais nous ne voulons pas les usines pour les fabriquer. Une situation bien gauloise digne d’un scénario pour le prochain Astérix.

Des premiers signes positifs

Malgré cela les choses avancent. Le plan France relance, puis France 2030 ont permis de faire bouger les lignes et plusieurs projets d’envergures ont pu voir le jour.

En juillet dernier, l’adoption du projet de loi Industrie verte, permet lui aussi de faciliter l’ouverture d’usines sur le territoire. Un projet de loi qui sera de nouveau débattu à l’automne et donc largement commenté à la rentrée.

Des initiatives locales pour réenchanter l’industrie.

En dehors de la fabrication stricto sensu d’une usine, le deuxième enjeu vital de la réindustrialisation c’est de provoquer des vocations.

Comme dans tous les secteurs, la pénurie de compétences est forte. La Fabrique de l’Industrie souligne que le nombre d’emplois industriels vacants a été multiplié par trois entre 2017 et 2022. 

La marque « industrie » doit donc travailler sa notoriété comme n’importe quelle marque employeur. Les professionnels du secteur et les syndicats patronaux comme l’UIMM l’ont bien compris et rivalisent d’ingéniosité pour toucher le jeune public. 

La solution Forindustrie est un bel exemple. Cette plateforme s’invite dans les écoles pour faire découvrir les métiers de façon ludique. 

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Des salons professionnels plus ludiques pour attirer les jeunes

Dans tous les territoires c’est la fin des salons à l’ancienne où se croisaient quelques entrepreneurs en se toisant du regard et en regardant leurs montres.

Place désormais au salon vivant et communicant avec l’arrivée des démonstrateurs ( cf-photo) comme ici avec le démonstrateur de l’UIMM Côte-d’Azur.

La région Provence Alpes Côte d’azur fait des émules sur tous les territoires grâce à des partenariats intelligents avec l’Éducation nationale qui permet de déverser des cars entiers de collégiens dans les allées du salon, avides de découvrir des métiers de manière concrète.

Un dynamisme et une actualité politique forte mais encore peu visibles au niveau de la production.

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En effet l’industrie manufacturière en France est tombée de 15 % du PIB en 2000 à 9 % en 2022 alors qu’elle représente en moyenne 15 % du PIB dans la zone euro et 18 % en Allemagne.

Rappelons que le niveau de vie des habitants dépend étroitement du degré d’industrialisation de l’économie. Il y a donc urgence à mettre en place le banquet de la réconciliation à la gauloise avec ou sans sanglier sur la broche.