Après des décennies d’errance et de désindustrialisation, la France et l’Europe se dotent enfin d’un arsenal juridique et financier pour reprendre un peu d’indépendance sur la fabrication des semi-conducteurs.
En effet, si nous devions faire face à une guerre ou un blocage des importations depuis l’Asie, c’est toute l’économie européenne qui serait à terre.
La pandémie a également montré l’importance de la production locale de semi-conducteurs pour garantir l’approvisionnement en équipements essentiels tels que les respirateurs et les équipements médicaux.
Il y avait donc urgence à agir, même si nous sommes encore loin du compte.
Voté en avril 2023, un accord politique de l’U.E a adopté le premier « Chips Act for Europe ». Un accord historique dévoilant un paquet législatif et un chèque de 40 milliards d’euros. Si l’ensemble du secteur se réjouit, c’est encore loin du compte face au mastodontes mondiaux qui entendent bien garder leur hégémonie.
Les montants des investissements s’envolent.
À peine signées les enveloppent gonflent à vue d’œil. Les États-Unis qui prévoyaient. 50 milliards d’investissements en 2019 finissent par signer en août 2022 un Chips Act for America de 52,7 milliards. L’arrivée prochaine des élections présidentielles devrait attiser les braises sur fond de thématique électoraliste et indépendantiste.
L’Asie n’est évidemment pas en reste avec 200 milliards de dollars annoncé par la Chine qui regarde de très très près son voisin taiwanais qui héberge le leader mondial de fabrication des semi-conducteurs, la société TSMC qui vient d’annoncer 35 milliards d’investissement uniquement sur 2023..
Les 27 pays de l’Union Européenne représentent 10 % de la production mondiale, l’objectif étant d’atteindre 20% d’ici 10 ans.
Pour cela, il faut notamment accélérer la production des puces les plus avancées et investir dans la recherche et dans la fabrication de méga usines.
Si les objectifs et les chiffres sont clairs, l’arsenal juridique du chip act européen propose une ouverture inédite permettant aux pays membres de financer directement des projets d’investissement pour soutenir encore plus la filière en fonction des pays et de leurs possibilités.
Un détail juridique qui a son importance. Et, qui peut permettre à la France de tirer son épingle du jeu tout en contribuant à la réindustrialisation de notre territoire.